Frère, sœur en Christ,
LE CARÊME EST LÁ
Avant-propos :
C’est vrai, de ma place, de mon dernier banc d’observateur étant, je n’ai pas la prétention d’apprendre quoi que ce soit, à qui que ce soit, ayant trait au sujet en rubrique, ni sur aucun autre d’ailleurs ; d’autant que notre Diocèse communique régulièrement sur la question et y a publié, dernièrement, sur « Église en Martinique » un très bon Livret.
Pour autant, je me suis convaincu de faire un p’tit résumé de mes différentes lectures et de le verser au partage, notamment auprès de mes Amis du Forçat et de l’Entretien de l’Église [le partage, n’est-ce pas un des objectifs du Carême et de la chrétienté en général].
Ma modeste contribution n’a pas non plus, pour but, de contrecarrer ce qui se dit, à tort ou à raison, sur les réseaux sociaux, au sujet du Carême.
Toutefois, si seulement mon humble contribution pourrait aider, spécialement la nouvelle génération, de plus en plus fragilisée, déstabilisée, tirée à hue et à dia entre leur éducation spirituelle et les bruits du monde, à mieux se resituer, à mieux s’en ressaisir, à mieux résister, à mieux s’en réapproprier du sujet, ce serait déjà ça de gagné et probablement grande joie dans le Ciel.
Qu’elle serait l’origine du Carême ?
N’ayons pas peur de ce que véhiculent les réseaux sociaux, au sujet du Carême et autres sujets ; on ne pourra pas batailler à contre-courant, tout doit-être fait ou dit avec, autant que possible, le plus grand discernement.
Ne nous voilons pas la face, ne nous querellons pas, ne nous flagellons pas, oui c’est vrai, presque toutes les fêtes religieuses découlent, trouvent leur source dans des festivités mondaines, païennes, plus ou moins « agréables ».
Apprenons de cette maxime : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Au vu et au su de ce que nous croyons savoir du Carême, force est de constater que les dirigeants de notre Communauté Chrétienne Catholique ont été bien inspirés d’avoir si bien adapté, transformé l’existant.
Le médecin n’est-il pas là pour le malade ? – Jésus Fils de Dieu n’est-il pas venu appeler les pécheurs ? – Ne sommes-nous pas tous pécheurs ?
Jésus Fils de Dieu [BIBLE EN NOUS – Jean 17,15] ne précise t-il pas au Père qu’il ne Le prie pas de nous ôter du monde, mais de nous préserver du mauvais.
Arrêtons nos hypocrisies : ne se sont pas les mêmes personnes, qui s’adonnent à toutes les festivités, donc les mêmes pécheurs « dans le monde » que toutes les confessions religieuses accrochent, dans tous les coins de rue.
Eh oui, tous ces gens du monde que les Communautés cherchent de rallier à leurs Églises / Temples / Chapelles / Synagogues, sous le beau vocable de conversion, alors que la CONVERSION ne consiste pas à changer de religion, mais bel et bien à CHANGER NOS CŒURS DE PIERRE, EN CŒUR D’AMOUR.
Alors pourquoi nous lancer la pierre, à nous cathos, pourquoi nous reprocher d’avoir transformé une festivité, fusse-t-elle de frivolités, en Temps de recueillement, de méditation, de bilan spirituel, d’approfondissement de notre foi … d’adoration de notre Dieu 3 fois saint !
D’où viendrait-il le mot Carême ?
Le mot « Carême » provient de la contraction du mot latin « quadragesima », qui signifie « quarantième ».
On appelle aussi le Carême la Sainte Quarantaine … la pratique du Carême remonterait au IVème siècle.
Il faut distinguer le « Carême de pénitence » et le « Temps de Carême liturgique ».
Bien évidemment, je vais me limiter au Carême de pénitence que beaucoup parmi nous, chrétiens catholiques pratiquons et ce, pendant 40 jours [du Mercredi des Cendres* au Samedi Saint** : on ne compte pas les Dimanches, le Dimanche étant considéré comme Jour de Fête ou jour de la Résurrection].
* Avec « l’évolution » des mœurs, l’Église, aux Antilles, s’y est adaptée ; depuis un certain temps, sur nombre de Paroisses, le Carême commence le Jeudi [il faut souligner la belle résistance de certains « traditionnalistes »].
En dépit de cette adaptation, ce n’est un secret pour personne, le sempiternel débat – quant au maintien ou le report du début du Carême – entre les traditionalistes et les contemporains n’est pas tranché, loin de là.
J’observe que des Paroisses, dont celle de Saint-Michel, continuent ou recommencent à marquer le front des croyants de cendre, le Mercredi matin ; fort heureusement pour les « carnavaliers » il est prévu, pour ainsi dire, des distributions de rattrapage.
** Vaut mieux dire « Samedi Saint » au lieu de « samedi gloria ».
Pourquoi serait-il bon, pour le chrétien, de bannir la locution « samedi gloria » ?
La Résurrection de notre Seigneur a été effective le Dimanche, le samedi étant alors jour d’attente, de silence, de recueillement, l’heure de la fête, de la joie de la Résurrection n’ayant pas encore retenti.
Ô ! Le Mercredi des Cendres !
Pour l’Église, la Cendre est le symbole de la pénitence, elle évoque aussi l’esprit d’humilité et de sacrifice.
L’imposition des Cendres remonterait dès l’Église primitive, toutefois cette imposition ne concernerait que les chrétiens qui étaient en « grave infraction » ; au cours de cette cérémonie on chantait les 7 Psaumes de la pénitence [les psaumes 6 – 31 – 37 – 50 – 101 – 129 – 142 comme pouvant particulièrement servir à la pénitence par le regret du péché et l’espérance du pardon qu’ils expriment].
Les « pénitents » étaient privés de l’Eucharistie, jusqu’au Jeudi Saint.
Dans les années 1000 … 1100 il a été décidé par un Concile, la généralisation de l’imposition des Cendres.
Pourquoi 40 ?
Chiffre symbolique qui exprime un temps d’attente et de maturation ; c’est donc en référence aux :
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40 jours où Jésus, envoyé par l’Esprit Saint dans le désert, fut tenté par le malin.
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40 jours où Moïse & Élie sont restés sur le Mont Sinaï, les Tables de la Loi.
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40 jours que durera le déluge du temps de Noé.
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40 jours de marche de Élie avant d’atteindre le Mont Horeb.
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40 années où les hébreux sont restés dans le désert avant de prendre possession de la Terre Promise par Dieu à nos aïeux : Abraham, Isaac et Jacob.
C’est donc le temps du désert qui est le lieu du dépouillement, de la solitude, de l’épreuve et de la rencontre avec Dieu [comparaison n’est pas raison, en évoquant le désert, à l’écart, il me vient à l’idée de chérir et de partager davantage notre petit havre de paix et de recueillement, Le Forçat].
C’est le premier sens du Carême qui, au fil de l’eau, s’est enrichi de sens divers.
Même si ce temps, ce terme n’est pas explicitement inscrit dans le Livre de Vie « BIBLE EN NOUS », en toute objectivité, quel chrétien-croyant-pratiquant qui pourrait sérieusement s’inscrire en contradicteur !
En effet, pendant ce tout petit laps de temps [seulement 40 jours sur 365 jours dans une année] notre Communauté invite ses membres à, pour ainsi dire, s’arrêter, pour ne voir et n’entendre que Jésus Fils de Dieu.
C’est vraiment le moment de faire le bilan de notre vie spirituelle et comme disaient, à raison, nos parents : moment de mettre davantage nos genoux à terre.
[BIBLE EN NOUS – Philippiens 2,10-11 nous enseigne que, seul devant Dieu, tout genou fléchira :
« … afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père »].
En outre, moment par excellence de demander pardon au Seigneur pour : nos manques d’amour, nos manques de foi, nos manques de charité (…).
[On est bien d’accord on peut faire son bilan spirituel à tout moment de l’année … mais ce temps axé sur le jeûne, l’aumône, le partage, la prière intense, nous paraît plus propice … il n’est pas certain qu’avec la « mondialisation » des mœurs beaucoup consentiraient à se priver sur une aussi longue période, voire sur un seul jour].
Et un carême fructueux, vertueux, pur doit déboucher sur un changement, en vérité, de nos cœurs de pierre en cœur d’amour : CONVERSION … et de tenir ce changement pour gagné, de ne pas revêtir l’habit du vieil homme qui était en nous.
Faisons nôtre cette devise : « Tout ce qui est fait avec sincérité, avec amour durera à tout jamais ».
Le Carême c’est quoi : pour toi, pour moi, pour nous ?
Ne nous voilons pas la face, même si le temps de Carême s’y prêterait, par la seule évocation du mot « Carême » il en ressort de notre imaginaire : jeûne, abstinence, privation, austérité, tristesse (…).
Tout d’abord disons-le avec force et conviction : le Carême n’est pas une période de tristesse, mais un temps d’espoir, d’espérance ; dans la mesure où le Carême débouche inexorablement sur la Grande Fête de la Résurrection.
BIBLE EN NOUS – Mathieu 6,16 – nous enseigne de ne pas présenter un visage défait, triste, lorsque nous jeûnons, pour se faire voir des hommes.
Le Carême n’est pas strictement une période de jeûne, de privation, d’abstinence de ceci, de cela, tout est dans le discernement et dans la vérité.
Par exemple : on peut jeûner, s’abstenir, se priver de télévision, d’ordinateur, de portable (…) en passant moins de temps à ces choses-là … et utiliser ce temps dégagé à faire une œuvre de nature à plaire à Dieu : lire BIBLE EN NOUS, adorer, s’exercer à la pratique de la lectio divina, ouvrir réellement son cœur au service des autres, pardonner à son prochain, visiter les malades (…).
Jésus Fils de Dieu savait ou plus précisément sait l’importance que nous accordons aux Lois, aux Traditions [ne pas manger tel aliment, ne pas faire ceci ou cela, ne pas se faire perfuser …] et Jésus nous fait observer que c’est de notre dedans que sort tout ce qui est mauvais … alors à quoi ça sert d’observer toutes les Lois divines, si on n’aime pas son frère et/ou sa sœur que l’on voit, qui est à côté de nous !
De même que l’Esprit Saint poussa Jésus au désert, après son baptême, avant qu’il ne commence sa prédication [BIBLE EN NOUS – Marc 1,12] c’est donc une très bonne initiative que, chaque année, l’Église entraîne les baptisés et les catéchumènes dans le désert – Temps du Carême – avant de célébrer solennellement la Résurrection du Christ.
Et pour ce Carême 2024, dont le thème LA VIE, VRAIE SOURCE DE BÉNÉDICTION DU SEIGNEUR, NE LA TUONS PAS, notre Diocèse a retenu les 5 essentiels ci-après : Adoration – Réconciliation – Jeûne – Dimension Missionnaire – Bienheureuse Vierge Marie.
Mon frère, ma sœur, oui nous pouvons « travailler » seuls chez nous ces 5 essentiels, mais ne serait-il pas mieux d’investir ces sujets, ces questions au sein d’un groupe : famille, PCE, groupe de prières (…).
« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. CONVERTISSONS-NOUS ET CROYONS À L’ÉVANGILE » – [BIBLE EN NOUS – Marc 1,15].
Soyons mutuellement bénis, au nom de Jésus Fils de Dieu … CONVERTISSONS-NOUS et plaçons notre Carême entre les mains de l’Esprit Saint.
Et si on tombait d’accord sur cette humble définition du Carême : Le Carême c’est moins de plaisir, pour plus de Dieu.
Bon Carême à toi mon frère / Bon Carême à toi ma sœur et que ce temps participe à l’affirmation, l’approfondissement, l’affermissement, l’augmentation de notre chancelante foi – amen.
Tout est grâce dans l’obéissance, la persévérance, la patience … la confiance en JÉSUS le Christ notre Rédempteur, notre Sauveur.
Paroissien observateur 97240
J.Nonone
Mercredi 14 Février 2024