Questionnaire du Carême

Faire faire l’expérience de la communauté,
de l’Esprit-Saint et de la mission à chaque baptisé

3ème Semaine :  Bâtir une éducation chrétienne

Textes :
Lecture de Ben Sirac le Sages, chapitre 20 : 01 Certains reproches sont intempestifs ; certains silences dénotent quelqu’un d’intelligent. 02 Mieux vaut s’expliquer que rester en colère.
03 Qui avoue ses faiblesses évite d’être humilié. 04 Qui veut établir la justice par la violence est comme l’eunuque qui voudrait déflorer une jeune fille. 05 Tel se montre sage en gardant le silence, tel autre se rend odieux par son bavardage. 06 Tel garde le silence, car il n’a rien à répondre, tel autre, par sens de l’opportunité. 07 L’homme sage se tait jusqu’au moment opportun, que le sot, imbu de lui-même, laissera passer. 08 Qui parle trop se rend insupportable, qui se croit tout permis devient odieux. C’est bien de montrer du repentir après un blâme, tu éviteras ainsi de t’obstiner dans le mal. 09 D’un malheur on peut tirer profit, et une aubaine peut tourner au désastre. 10 Certains cadeaux sont offerts en pure perte, et d’autres te rapportent le double. 11 Parfois la gloire conduit à l’humiliation, et parfois d’humbles gens ont pu relever la tête. 12 Voici quelqu’un qui achète beaucoup pour pas cher, mais paie encore sept fois le prix. 13 Le sage se fait aimer pour ses seules paroles, mais les largesses des sots sont prodiguées en vain.

Magistère :
24. […] L’homme a besoin de connaissance, il a besoin de vérité, car sans elle, il ne se maintient pas, il n’avance pas. La foi, sans la vérité, ne sauve pas, ne rend pas sûrs nos pas. Elle reste un beau conte, la projection de nos désirs de bonheur, quelque chose qui nous satisfait seulement dans la mesure où nous voulons nous leurrer. Ou bien elle se réduit à un beau sentiment, qui console et réchauffe, mais qui reste lié à nos états d’âme, à la variabilité des temps, incapable de soutenir une marche constante dans notre vie. Si la foi était ainsi, le roi Achaz aurait eu raison de ne pas miser la vie et la sécurité de son royaume sur une émotion. Par son lien intrinsèque avec la vérité, la foi est capable d’offrir une lumière nouvelle, supérieure aux calculs du roi, parce qu’elle voit plus loin, parce qu’elle comprend l’agir de Dieu, fidèle à son alliance et à ses promesses.
25. Justement à cause de la crise de la vérité dans laquelle nous vivons, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de rappeler la connexion de la foi avec la vérité. Dans la culture contemporaine, on tend souvent à accepter comme vérité seulement la vérité de la technologie : est vrai ce que l’homme réussit à construire et à mesurer grâce à sa science, vrai parce que cela fonctionne, rendant ainsi la vie plus confortable et plus aisée. Cette vérité semble aujourd’hui l’unique vérité certaine, l’unique qui puisse être partagée avec les autres, l’unique sur laquelle on peut discuter et dans laquelle on peut s’engager ensemble. D’autre part, il y aurait ensuite les vérités de chacun, qui consistent dans le fait d’être authentiques face à ce que chacun ressent dans son intériorité, vérités valables seulement pour l’individu et qui ne peuvent pas être proposées aux autres avec la prétention de servir le bien commun. La grande vérité, la vérité qui explique l’ensemble de la vie personnelle et sociale, est regardée avec suspicion. N’a-t-elle pas été peut-être — on se le demande — la vérité voulue par les grands totalitarismes du siècle dernier, une vérité qui imposait sa conception globale pour écraser l’histoire concrète de chacun ? Il reste alors seulement un relativisme dans lequel la question sur la vérité de la totalité, qui au fond est aussi une question sur Dieu, n’intéresse plus. Il est logique, dans cette perspective, que l’on veuille éliminer la connexion de la religion avec la vérité, car ce lien serait la racine du fanatisme, qui cherche à écraser celui qui ne partage pas la même croyance. Nous pouvons parler, à ce sujet, d’un grand oubli dans notre monde contemporain. La question sur la vérité est, en effet, une question de mémoire, de mémoire profonde, car elle s’adresse à ce qui nous précède et, de cette manière, elle peut réussir à nous unir au-delà de notre « moi » petit et limité. C’est une question sur l’origine du tout, à la lumière de laquelle on peut voir la destination et ainsi aussi le sens de la route commune.

Pape François, Lumen Fidei

Questions :

Quelle ma définition de la vérité ? Peut-il y avoir deux vérités contradictoires ? L’Eglise est-elle la seule à détenir la vérité ? Quelles sont les « sources » de vérité (médias, professeurs, prêtres, scientifiques, amis)? Qui ai-je tendance à croire d’emblée ? Pour vous, qu’est-ce que la désinformation ?
Est-il facile d’accepter la vérité quand elle ne vous arrange pas ? Quels sont les cas où la vérité dérange ?
Éduquer est-il simplement une transmission du savoir ? Comment définir une éducation chrétienne ? Croyez-vous qu’il soit possible d’éduquer « comme avant » ? Pourquoi ? Quelles seraient les qualités d’un(e) éducateur(trice) chrétien(ne) ?
Est-il possible de bien éduquer sans être chrétien (croyant) ?

Question personnelle : Ai-je des doutes sur les enseignements de l’Eglise ? Ai-je déjà tendu l’oreille à « d’autres voix » ? Est-ce que je fais l’effort de me former (foi, science, connaissance) ?

Effort de la semaine : Lire en entier un article d’un magazine ou écouter un enseignement en entier.

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