LES SAINTS INNOCENTS

En ce Jour où les Enfants sont particulièrement honorés, je ne peux m’empêcher de poser cette question qui, à tort ou à raison, me turlupine depuis des années : 28 Décembre : Jour de fête ou Jour de recueillement, de mémoire ?

 C’est vrai, on est encore dans l’esprit de Noël et le cœur est toujours à la joie, à la fête, à la paix.

Pour autant, il faut bien affronter les réalités plus ou moins acerbes, dures, voire violentes du quotidien.

Il me semble que cette question, que peut-être moi-même je m’impose, je m’inflige, a du sens. Eh oui, dès que j’ai commencé à feuilleter Le Livre de Vie et annexes, il n’y a pas si longtemps, je suis entré dans une interrogation strictement intérieure ou personnelle, au sujet de cet épisode extrêmement douloureux, triste, insoutenable et chaotique pour les enfants de l’époque et leurs familles respectives.

L’évangile du jour nous rapporte : UN CRI S’ÉLÈVE DANS RAMA, PLEURS ET LONGUE PLAINTE : C’EST RACHEL QUI PLEURE SES ENFANTS ET NE VEUT PAS ETRE CONSOLÉE, CAR ILS NE SONT PLUS.

Cette phrase, à mon avis, ne présente aucune difficulté de compréhension : c’est tout simplement triste. J’observe, avec plaisir, qu’en ce qui concerne cette commémoration du 28 Décembre « Saints Innocents », nombre de Paroisses avancent vers l’esprit de recueillement, pour ainsi dire. Et je ne puis que m’en féliciter ; l’église, de plus en plus, procède à une bénédiction solennelle de chaque enfant particulièrement le 28 Décembre.

Si, de prime abord, on peut aisément arriver à la conviction du recueillement, en poussant un peu plus loin la réflexion, on peut s’apercevoir que, de cette douloureuse, a jailli la vie.

Eh oui, de cet odieux massacre, une vie a été sauvegardée, épargnée, celle de Notre Sauveur Jésus-Christ.

Dans le silence de notre cœur, à chacun de répondre si le 28 Décembre doit-être Jour de fête ou Jour de recueillement.

Par contre, force est d’admettre qu’un même mot, qu’une même phrase, qu’une même situation, qu’un même récit biblique peut-être différemment interprété.

A toutes fins utiles, réaffirmons humblement : La Parole de Dieu n’est pas à discuter, La Parole de Dieu s’accueille.

D’ailleurs dans BIBLE EN NOUS – Mt 11,25-26 : « … ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits … ».

Autrement dit, l’Evangile ne se comprend pas, par notre grande intelligence humaine, mais dans l’humilité, dans la simplicité, dans l’abandon à la toute-puissance de Dieu qui nous permet de discerner et de comprendre ce que Dieu veut nous révéler, au moment favorable.

La mémoire des Saint Innocents vient nous rappeler inexorablement :

  • les chrétiens persécutés, massacrés à travers le monde, à cause de leur foi
  • les trop nombreux drames de l’immigration, dans les opulences eaux européennes : des peuples déplacés, de gré ou de force, périssent, dans des embarcations de fortune, sous nos yeux, dans la plus grande indifférence.

En évoquant le mot « immigration » il me vient à l’esprit que la Sainte Famille : Jésus-Marie-Joseph ont été des migrants.

Et si l’immigré qui périt sous nos yeux, aux portes de nos pays si riches, c’était Jésus qui venait à nous, qu’on n’a pas accueilli !!!  

Mon frère, ma sœur, pour que Jésus, à son retour, n’ait pas à nous faire ce reproche : BIBLE EN NOUS – Mt 25,31-46 : « …  j’avais faim, j’avais soif … j’étais un étranger … tu ne m’as pas donné à manger, à boire, ni accueilli … ».

Avant qu’il ne soit trop tard, changeons nos cœurs de pierre, en cœur d’amour.  

Puisse la mémoire des Saint Innocents nous inviter à œuvrer, qui que nous soyons, pour un monde de justice, de paix, de partage, d’accueil et de respect de l’être humain, enfant ou adulte, si précieux aux yeux du Seigneur.

De bon cœur, accueillons l’Enfant-Jésus, à travers chaque enfant, spécialement un enfant immigré.

Un Paroissien 97240

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