Le sens de Noël

 

Pour les chrétiens, la fête de Noël (du latin natalis, « naissance », « nativité ») célèbre la naissance de Jésus, Fils de Dieu, le Sauveur attendu, annoncé par les prophètes.

Comme le racontent les évangélistes Luc et Mathieu, Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire ». Dans les environs, se trouvaient des bergers. L’Ange du Seigneur s’approcha et leur dit : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ».
« Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers, – commentait le pape Benoit XVI.- Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels ; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et sa pauvreté ».

Dans l’étonnant déroulement de cet événement inouï – le Fils de Dieu s’est fait homme ! -, les Pères de l’Eglise ont vu bien des signes : d’abord parce que l’enfant de Bethléem est né pauvre parmi les pauvres qu’étaient les bergers. Egalement parce qu’enfant, il est faible et sans défense. Jésus vient ainsi parmi les hommes en partageant en tout leur condition humaine, à l’exception du péché.

Jésus est-il né le 25 décembre ?

Les chrétiens fêtent à Noël la naissance de Jésus. La naissance, toute simple, d’un bébé dans une province lointaine de l’empire romain, dans un milieu rural pauvre de Haute Galilée. Nous en ignorons la date exacte. Mais pour les chrétiens cet événement, unique et décisif, va bien au-delà d’une date, ou d’un anniversaire.
L’année même de cette naissance est discutée. Les évangiles de Matthieu et Luc nous disent que Jésus est né sous le règne d’Hérode le Grand, qui, paradoxalement, est mort en 4 avant J.-C. Il n’y a là aucun mystère ! Simplement le fait que lorsque le calendrier chrétien a été établi à partir de la naissance de Jésus, on situait cette naissance par rapport à la fondation de Rome. Le moine qui travailla sur ce calendrier, Denys le Petit (5ème siècle), s’est trompé de 5 ou 6 ans pour fixer l’an 1.

Solstice et Noël : Jésus, soleil levant

Historiquement les chrétiens n’ont fixé la naissance de Jésus à Noël (le jour « natalis ») le 25 décembre qu’à partir du 4ème siècle, et c’est finalement l’empereur Théodose II qui l’a officialisée. Il s’agissait de remplacer les fêtes païennes du solstice d’hiver. Car c’est à ce moment de l’année que l’on célébrait depuis longtemps dans l’empire romain la renaissance du soleil, « sol invictus », avec les jours qui recommencent à grandir. Noël affirmait que, pour les chrétiens, Jésus était le seul soleil levant, l’astre qui illuminait la nuit.

Noël : un tournant pour l’humanité !

Les chrétiens ne s’inquiètent pas de cette ignorance et de cette datation tardive ; leur foi ne consiste pas seulement à faire mémoire d’un passé révolu, mais à affirmer aussi la présence du Seigneur vivant aujourd’hui, aux côtés des siens et de tous les hommes de bonne volonté. Raconter sa vie et son histoire, c’est montrer que celui qui naquit ignoré de tous sous Hérode le Grand, et qui mourut crucifié ignoblement sous Ponce Pilate est bien le Seigneur ressuscité qui vient à notre rencontre et transforme nos vies. En lui Dieu nous a définitivement rejoints. C’est un tournant et un phare dans l’histoire humaine.

25 décembre : un repère pour contempler l’essentiel

Nous avons besoin de repères et d’anniversaires qui ponctuent le temps de notre vie et accompagnent notre chemin de foi personnel et communautaire. Nous célébrons donc l’anniversaire de la naissance de Jésus le 25 décembre. Pourtant Noël fut d’abord fêté en lien avec l’Épiphanie, le 6 janvier, et aujourd’hui encore, certaines Eglises orthodoxes et catholiques de rite byzantin célèbrent ensemble Noël et Épiphanie. Si, en Occident, les deux fêtes sont restées distinctes, le lien entre les deux grandes célébrations est évident. A partir du récit de la visite des mages dans l’évangile de Matthieu, les chrétiens célèbrent la manifestation, à tous les peuples de la terre, de Dieu venu dans notre chair. « Et le Verbe s’est fait chair », affirme le prologue de l’évangile de Jean (Jean 1,14). Noël met en lumière l’action la plus inattendue de notre Dieu : il vient, en Jésus, son Fils, partager notre humanité. Là s’opère la jonction inouïe du divin et de l’humain, de l’éternité et du temps. Noël, est la fête du mystère de l’incarnation : Dieu qui se fait homme, qui vient à nous, par amour.

Roselyne Dupont-Roc, bibliste, Cetad, enseignante à l’Institut Catholique de Paris (1985-2011), Centre Intelligence de la Foi (CIF) – source: église.catholique.fr

Noël dans notre paroisse 

Dimanche 24 décembre 2017 à 19h00 et lundi 25 décembre 2017 à 8h00

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