ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

 

ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

 

Frère, sœur en Christ,

Le mot Épiphanie vient du grec « epiphaneia » qui signifie apparition, avènement, manifestation ; pour ainsi dire, l’Épiphanie est la fête qui célèbre la manifestation de Dieu aux hommes.

C’est vrai, le terme « Épiphanie » ne serait pas inscrit dans le Livre de Vie, pour autant, ces célébrations revêtaient une triple signification :

l’adoration des mages, la manifestation de Jésus, notre Sauveur, à l’humanité.

le  baptême de Jésus, dans l’eau du Jourdain, par Jean-le-Baptiste.

le premier miracle, réalisé par Jésus, lors des noces de Cana.

Au fil de l’eau, la manifestation de Jésus, notre Sauveur, à l’humanité, a pris le dessus sur les deux autres objectifs.

Et puis, sans qu’on ne se rende vraiment compte, inconsciemment ou pas, nous hommes d’aujourd’hui, nous avons pratiquement détourné la manifestation de sa vocation première, pour la réduire au rang de simple fête : de simple dégustation de galette, de simple désignation d’un roi ou d’une reine, évidemment éphémère.

Á force de résistance de quelques-uns, et nous ne pouvons que nous en féliciter, depuis quelques années, l’Épiphanie semble avoir retrouvé toutes ses lettres de noblesse, l’Épiphanie semble avoir retrouvé une vraie signification, un vrai sens chrétien, lors de nos fêtes de famille.

Voilà une maxime populaire qui conviendrait bien à cette situation : on a remis l’Église au milieu du village.

Eh oui, pendant trop longtemps l’Épiphanie a été considérée, vue, assimilée, réduite à la fameuse ou traditionnelle « galette des rois* ».

Il n’y a pas si longtemps, les réunions familiales, dans le cadre de l’Épiphanie, c’était une fête, pour ainsi dire, centrée sur la galette, singulièrement la fève. 

Dieu seul sait combien, il y a une dizaine d’années, c’était difficile, voire impossible, d’introduire le Saint Nom du Seigneur, à l’occasion de nos fêtes familiales ; n’est-il pas plus difficile d’évangéliser là où l’on vit !.

Avec la grâce, que de chemin parcouru, qu’il a fallu faire montre d’audace, de zèle, de témérité, de hardiesse pour arriver à ce résultat, il est vrai, qui valait la peine. 

C’est vraiment le cas de le dire, celui qui veut suivre le Seigneur doit prendre sa croix, renoncer à lui-même, jeter l’habit du timide vieil homme, s’accrocher à son bâton de bravoure (…).

Et aujourd’hui, de plus en plus, résonne le Saint Nom de Jésus lors de nos manifestations familiales organisées autour de l’Épiphanie et où le produit phare est la galette ; avant de découper les parts, nombre de familles se mettent en prière, tout en réaffirmant le sens chrétien de l’Épiphanie. 

Si notre persévérance semble avoir porté du fruit, on n’a aucun mérite, on a simplement fait fructifier les talents gracieusement placés en nous : TOUT EST GRÂCE.

Á Dieu haute gloire et louange éternelle.

VIVRE POUR PLAIRE AU SEIGNEUR : n’est-ce pas ce que BIBLE EN NOUS nous enseigne – Ephésiens 5,8-10 : « Autrefois vous étiez ténèbres, maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur ».

Entendons-nous bien, je ne crois pas que le Seigneur soit opposé à la fête, mais je reste convaincu qu’il n’aime pas être oublié, il aime qu’on l’y associe ; notre corps n’est-il pas le temple de Son Esprit Saint.  

[Une lumière s’est levée des ténèbres et cette lumière-là, cette étoile-là, vue depuis l’Orient, qui a guidé les pas des mages.

Mais à la réflexion, les mages n’étaient pas des rois, force est d’admettre qu’au terme de l’Évangile on n’attend qu’un Roi, il n’y a donc qu’un Roi c’est JÉSUS. Alors qui étaient-ils ces mages ? des théologiens, des savants, des scientifiques** !

Du Livre de Vie, on ne sait peu de choses à leur sujet, ni leur nom, ni leur nombre, on suppose qu’ils étaient des savants, dans le sens où ils ont su observer, scruter le ciel et les astres pour arriver jusqu’au nouveau-né. 

À travers le difficile parcours emprunté, les mages ont fait montre d’une foi inébranlable, sûrement, assurément, leur histoire peut être lue comme une interpellation, un appel à nous lever vers l’inattendu de Dieu, adressé à chacun d’entre nous aujourd’hui. 

Eh oui, les Écritures ne précisent ni leur nombre, ni leur nom, c’est la tradition qui s’en est chargée d’arrêter leur nombre et leur nom.

** Admettons que les mages aient été des scientifiques ; un scientifique est en principe quelqu’un de cartésien, qui n’adhère pas à n’importe quoi, se réclamant souvent de l’athéisme, c’est donc un témoignage de personnes non-initiées, une preuve supplémentaire de l’annonce et de la venue effective de l’Enfant-Jésus.

* En outre, même si ma voix n’a pas force d’autorité, ne serait-il pas l’heure de bannir de notre nomenclature spirituelle les termes : les rois mages et la galette des rois ?].

Le message de l’Épiphanie a une portée planétaire, puisqu’en effet le Seigneur s’est manifesté à la face de toute l’humanité, qui aux croyants, qui aux non croyants et ce, de l’Orient à l’Occident.

Á la suite des mages, les peuples marchent en direction de la lumière, cette lumière qui donne sens à la vie.

La lumière fut, pour autant, tout n’est pas fini, nous avons toute latitude d’accueillir ou de rejeter la Lumière.

Revenons à la galette : mais où est donc passée « la part du pauvre » ?

Eh oui, jadis, on découpait la galette en autant de convives, dont une part scrupuleusement réservée, disait-on, au pauvre, au voisin qui n’en aurait pas et/ou qui arriverait à l’improviste [cette légende semble cadrer avec notre traditionnelle prière en passant à table].

Et si cette « part du pauvre » quasiment ignorée de nos jours, c’était celle réservée à Jésus ?

Et aussi, si cette part retirée, refusée au pauvre équivaudrait à notre réticence, notre refus de pardonner, de servir, de visiter, d’aimer, de partager avec notre frère ou notre sœur ? 

Allons un peu plus loin, levons-nous avec les mages jusqu’à changer nos cœurs de pierre, en cœur d’amour.

Á l’instar des mages, ne regagnons pas notre domicile, par le même chemin, avec les mêmes mauvaises habitudes, avec le cœur endurci, lâchons-prise, laissons l’Eucharistie faire son œuvre, en plénitude, dans nos pauvres vies.

Ne rentrons pas chez nous comme avant. 

Ne vivons pas chez nous comme avant. 

Changeons nos cœurs, cassons nos peurs. 

Vivons en hommes nouveaux ! 

Puisse le changement de route des mages transformer notre itinéraire de foi, pour la plus grande gloire de Jésus-Christ, notre Sauveur, Fils de Dieu.

Tout est grâce, dans l’obéissance, la persévérance, la patience … la confiance en JÉSUS notre Rédempteur, notre Sauveur.

Paroissien observateur 97240

J.Nonone

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