LA SANTÉ DES PRÊTRES C’EST AUSSI L’AFFAIRE DES PAROISSIENS

Á l’initiative de la Conférence des Évêques de France, une enquête a été diligentée auprès de tous les prêtres de France et des DOM, aux fins de s’enquérir, d’évaluer l’état de santé des prêtres. Et au milieu des clameurs épidémiologiques, le très inédit* et attendu rapport vient d’être publié.

* [La nouveauté, cette enquête-là émane de l’épiscopat].

Tout d’abord, on ne peut s’empêcher d’observer, de constater que la C.E.F a perdu, une fois de plus, une belle occasion de consulter les fidèles, tout au moins d’ouvrir une communication avec l’ensemble de ceux qui constituent l’Église, ceux qui ont le privilège de côtoyer quotidiennement les prêtres.

Oui la santé des prêtres concerne les paroissiens.

Entendons-nous bien la « santé » ne doit pas être regardée qu’au sens médical du terme – secret médical oblige – mais tout simplement en terme de « bien-être » ; puisqu’en quelque part nous les fidèles nous contribuons soit au bien-être, soit au mal-être du prêtre.

L’enquête aurait principalement révélé :

– fin Août dernier 2 prêtres se seraient donné la mort

– des prêtres encore trop isolés face à la détresse psychologique

– des conditions d’exercice de la prêtrise contrastées : un prêtre peut-être en charge d’un seul clocher, d’autres de 5 et d’autres de plus d’une 15zaine.

– des symptômes dépressifs qui toucheraient environ 15% de l’effectif

– de l’épuisement professionnel sur environ 2%

– un point positif dans la grisaille : 93% des participants à l’enquête ont déclaré être en bonne santé médicalement parlant (…).   

Deux ou trois préconisations du rapport : la pratique de sport – un plan de lutte contre la solitude – le logement – la création d’un pôle santé – la nomination d’un médiateur (…).

Bien que l’enquête ait été conduite dans l’anonymat, le nombre de réponses a été loin d’atteindre des sommets ; pour autant, de très pertinentes, objectives et enrichissantes observations auraient été enregistrées. Avec toutes les réserves d’usage, on pourrait expliquer ce « désintéressement » par le fait que l’épiscopat catholique français regrouperait un certain nombre de prêtres ne relevant pas de la Nationalité Française [les DOM en général, la Martinique particulièrement n’échappent pas à cette réalité, sur la 60taine de prêtres en fonction localement, seulement 35 à 45% seraient autochtones].

C’est une excellente opportunité qui s’offre à moi, simple paroissien, mais au nom de tous, de dire MERCI du plus profond de mon cœur à tous ces prêtres qui quittent leurs pays d’origine, pour servir l’Église, servir le peuple de Dieu.

Par ailleurs, faudrait-il en rire : à la publication de ce rapport, un archevêque – Benoît Bertrand – aurait déclaré : « La question de la santé des prêtres n’est pas l’affaire seulement des évêques. C’est une question à laquelle l’ensemble du peuple de Dieu doit veiller ». Comment pouvons-nous veiller, nous intéresser à cette question et à bien d’autres : quand nous sommes infantilisés – quand personne ne sollicite notre avis ni directement, ni indirectement – quand la communication est strictement descendante – quand, d’en haut, on estime précisément que cela n’intéresse pas le peuple d’en bas ?

Comme aimaient à dire nos parents : ce n’est pas au moment où on a faim, qu’il faut mettre le repas sur le feu. Gageons qu’à la lumière du traitement de la pandémie et du sujet de la santé de la prêtrise, l’épiscopat tirera les bonnes conclusions quant au défaut manifeste d’une communication horizontale.

Dans cette attente, frères & sœurs, nous gagnerons à aimer nos prêtres.

Pourquoi faut-il Aimer nos prêtres ?

Pour la simple et bonne raison que nous affirmons aimer Dieu, donner à Dieu la 1ère place dans nos cœurs, or, précisément les prêtres sont dévoués, consacrés, oints de l’Esprit Saint à l’effet de nous annoncer, de nous parler, de nous expliquer La Parole de Dieu.

Les prêtres ont, pour ainsi dire « fait don de leur vie » [le plus souvent, quittant pays, famille et amis, renonçant à une carrière professionnelle civile …] pour répondre à l’exigence d’évangélisation lancée par le Seigneur.

[BIBLE EN NOUS – Rom 10,13-15 : « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Comment donc invoqueront ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés ? »]

[BIBLE EN NOUS 1Cor 9,16 : « Si j’annonce l’Évangile, ce n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée, et malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile »].

Et puis, aimer nos prêtres, cela participe à la mise en œuvre du commandement de Dieu : « Aimons-nous les uns les autres, comme Lui nous a aimé » Ma voix n’est certes pas la plus autorisée, mais je suis persuadé que celui qui n’aime pas celui qui, à l’instar des 1er disciples quitte tout pour suivre Jésus, celui-là contriste le Seigneur.

Pour ceux qui en doutaient, moi simple paroissien-observateur, je suis en mesure de confesser que le planning du prêtre de notre paroisse est souvent surbooké ; ce n’est donc pas un pur hasard s’il est autant apprécié par « ses » actuels paroissiens et/ou si « ses » anciens continuent à le suivre.   

Frères & sœurs, nous sommes tous pêcheurs, gardons-nous donc d’alimenter les « commérages anti-prêtres ». Si, au cours d’une conversation, on ne souhaite pas intervenir en défense, surtout ne nous querellons pas, tout simplement vaut mieux se retirer. Notre secours – recours est dans le Saint Nom du Seigneur (…).

 

Paroissien-observateur97240

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